Test d’étanchéité à l’air à Courcerault
La SCIC Eco-Pertica a fait appel à un diagnostiqueur agréé pour réaliser un test d’étanchéité à l’air vendredi 6 mars 2020. Nous avions sollicité les artisans étant intervenus sur le chantier afin qu’ils puissent être témoins du test. Drôle d’impression cette dépression !
« Réno BBC », retour expérience
Nous avions déjà évoqué dans un précédent article le chantier en rénovation BBC situé à Courcerault que la SCIC accompagne depuis 2018. Il revient dans notre actualité car les travaux se terminent, la livraison approche. Afin de prétendre aux aides proposées par la Région Normandie, le protocole impose une valeur maximum pour le débit de fuite du bâtiment. C’est l’entreprise EDM-Énergie qui s’est déplacée de Caen pour réaliser le test. L’équipe d’Eco-Pertica était évidemment présente. Également présents, Nicolas Praet (isolation en ouate de cellulose) et M. Brou, menuisier (fourniture et pose des fenêtres). Ce test était une bonne occasion que chacun puisse mettre son travail à l’épreuve.
Procédure du test
La première étape du test consiste à obturer toutes les ouvertures volontaires de la maison (portes, fenêtres, bouches de VMC, grilles de ventilation hygroréglables, siphons des toilettes et éviers dans le cas où ils ne seraient pas en eau).
Ensuite, il faut installer le dispositif proprement dit. Il s’agit d’un cadre réglable aux dimensions des huisseries, que l’on habille d’une toile de nylon (étanche à l’air). Cette toile contient un jour dans lequel vient s’adapter un gros ventilateur étalonné. Une fois ce matériel monté et installé sur une des huisseries du logement, l’opérateur branche les instruments de mesure et l’ordinateur qui pilote la puissance de ventilation.
Après avoir saisi les paramètres nécessaires au calcul du débit de fuite (dimensionnement du logement et surtout surface totale des parois), le cycle de mesures démarre. L’ordinateur pilote le ventilateur et mesure le débit d’air nécessaire pour garder constante la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur. Cette mesure est réalisée pour plusieurs différences de pressions données. le débit de fuite est alors rapidement calculé.
Le chantier est validé !
Le coefficient du débit de fuite tant attendu est tombé : 0,99 Q4Pa-surf (m3/(h.m²)).
Cette valeur est en deçà de la valeur cible de 1,2 Q4Pa-surf (m3/(h.m²). Ce coefficient pourra donc être mis à jour dans l’audit afin de calculer le réel Cep (Coefficient d’Energie Primaire) et de justifier à la région une consommation inférieur au 104 kWhep/m²/an, valeur maximum d’une rénovation basse consommation.
Toute l’équipe était évidemment heureuse d’apprendre cette nouvelle qui permet de clore le chantier et de faire bénéficier la propriétaires de l’aide chèques éco-énergie niveau 3 soit 9500€, de la Région Normandie.
Parfaire l’étanchéité
À l’issu de ce test, le logement est remis sous dépression. l’opérateur fait alors le tour de points considérés classiquement comme sensibles (huisseries, jonctions entre les parements et le gros œuvre, les prises électriques…) pour tester à la main l’existence de fuite. Le cas échéants, les localisations sont prises en photo et intégrées dans le rapport. Cela permet aux équipes de savoir ou intervenir pour améliorer la performance du bâtiment.
Sur le chantier de Courcerault, nous avons détecté 2 principales fuites. L’une au niveau du tableau électrique qui laisse passer l’air via un faisceau de gaines électriques entre les combles non aménagés et le logement. Ce défaut sera facile à corriger. La deuxième fuite se situait à la jonction entre le parement d’un mur intérieur et le conduit de cheminée. Quelques petites fuites minimes se ressentaient sur des localisations beaucoup plus difficile à corriger.
L’épreuve de la fumée
Un troisième test est alors réalisé. Cette fois, le ventilateur est retourné pour souffler l’air un l’intérieur. Le logement est alors mis en surpression après qu’un témoin soit sorti. L’opérateur actionne une machine à fumée au niveau des différentes fuites identifiées à l’étape précédente. Le témoin extérieur tente de repérer les points d’évacuation des fumées vers l’exterieur. Ce test permet de donner des éléments supplémentaires pour essayer de corriger les défauts d’étanchéité.
Retour des artisans
Nicolas Praet s’est occupé de la pose de l’isolant et du frein vapeur. Présent au test d’infiltrométrie du 6 mars, ce n’était pas son premier. En moyenne, 4 à 5 de ses chantiers par an sont soumis au « supplice » de la porte soufflante. Avec ces expériences, il connait maintenant 95% des points critiques existants sur un chantier et peut les anticiper facilement. Il sait que les jonctions avec les menuiserie, les murs, les fenêtres de toit… sont à traiter avec encore plus d’attention. Il a d’ailleurs adapté certaines techniques de mise en œuvre pour gagner en performance.
Dominique Brou de son côté a livré et posé les portes et fenêtres. Pour lui c’était le premier « supplice » de la porte soufflante. Il attendait le test avec impatience et non sans une petite inquiétude. Mis à part quelques petits défauts qu’il saura corriger, il a plutôt été agréablement surpris du résultat par rapport à son lot. Le test l’a rassuré sur le travail de son équipe. Globalement, il a été surpris de la localisation des plus grosses fuites (tableau électrique). Il ressort très content et a hâte de renouveler cette expérience.
Retour sur le dispositif
Même s’il est logique de réaliser un test au moment de la livraison du chantier, lorsque tout est fini, pour connaitre la performance finale du logement, la correction de certains défauts d’étanchéité semble très compliquée à réaliser après la pose des finitions. Les parties en présence lors du test à Courcerault étaient unanimes sur le fait qu’un premier test devrait être réalisé après la pose des huisseries et des membranes perspirantes pour déceler les principaux défauts d’étanchéité. En effet, les corrections éventuelles à apporter seraient bien plus simples et moins couteuses à réaliser à ce moment du chantier. Ce test intermédiaire donnerait alors lieu à une validation par étape.
Le test final servirait à calculer le débit de fuite officiel du logement pour l’éligibilité aux aides et d’autre part, il permettrait également de savoir si les travaux de finition n’ont pas dégradé l’étape précédente par percement ou déchirement des membranes. Les responsabilité des uns ou des autres en seraient dégagés.
La SCIC réfléchit à la possibilité de mettre en place des tests systématiques sur ses chantiers pour garantir la bonne étanchéité à l’air des parois et surtout pouvoir corriger les défauts éventuels au moment où les interventions sont encore faciles.
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